L’art du corps savant
Reflexions pour mes élèves de la région PACA
François BAUCHER a parlé de la main savante, mais il aurait pu parler aussi du corps savant. A ce sujet un critique sur mon livre « pédagogies équestres » m’a reproché de ne pas m’être suffisamment étendu sur mon travail avec les cavaliers aveugles au sujet de l’exploitation des stimuli tactiles.
Je me propose donc d’aborder ce sujet pour que vous « toutes mes élèves actuelles puissiez y réfléchir et ajouter à votre passion cet outil indispensable à l’équitation de haut niveau, à qui j’ai donné à cet outil le nom suivant « LES OREILLES DU PERINEE »
Le « Périnée » étant comme vous le savez la région du corps qui s’étend de l’anus aux parties génitales.(appelé aussi “plancher pelvien” )
Pour que les “oreilles du périmé” puissent avoir les mêmes qualités que leurre sœurs cervicales il est nécessaire que la cavalière soit :
1/ dégagée de l’équitation élémentaire sous toutes ses formes
2/ qu’elle est une bonne connaissance théorique des mécaniques équestres aux trois allures
3/ avoir résolu définitivement les descentes de cuisses par une décontraction globale des muscles des cuisses, de l’articulation du rein-bassin ceci d’une façon reflex
4/ dans ce cas, pourvue d’une assiette inconditionnelle
5/ donc dotée d’une main fixe (par rapport à la bouche du cheval) aux trois allures
A ce stade la cavalière est acceptablement pourvue des qualités essentielles pour non seulement être capables de faire des accords d’aides convenables, mais aussi d’aborder l’accord des « corps » c’est à dire mettre en osmose votre corps avec celui du cheval.
COMMENT DONNER AUX OREILLES DU PÉRINÉE LES QUALITÉS ESSENTIELLES POUR ENTENDRE LE CORPS DU CHEVAL.
Comme toutes les qualités nécessaires à l’équitation élémentaire, celles-ci se découvrent et se cultivent dans le temps.
Les cavaliers aveugles de par leurs cécités sont constamment à l’écoute du monde externe avec leurs corps entiers.
Ils ont automatiquement les bouts des doigts suffisamment sensibles pour lire le Braille, il leurs restes plus qu’à apprendre l’alphabet du même nom.
Vous mes chères élèves vous êtes distraite parce que vous voyez le monde qui vous entoure, et échapper à la concentration qui permet d’écouter (ressentir) avec vos oreilles du périnée les subtilités que votre cheval essai de vous faire comprendre par l’intermédiaire de son dos.
QU’ELLES SONT LES RAFFINEMENTS QUE LE CHEVAL LIVRE AVEC SON DOS AUX OREILLES DU PÉRINÉE ?
1/ le moment précis où ses postérieurs quittent le sol, et le temps d’après ou il les posent, ceci par le biais des apophyses transverses qui s’abaissent et se relèvent suivant l’allure
Ce qui donne à la cavalière le moment précis où elle doit donner de l’impulsion avec la jambe qui correspond au postérieur, ce qui implique l’engagement plus en avant de celui-ci, et en conséquence régler la longueur de la foulée plus ou moins grande dans les différentes allures .
Ce ressenti, ou cet entendement des oreilles du périnée va permettre à la cavalière au trot, de raccourcir, ou d’étendre chacune des deux diagonales par l’accord des aides diagonales en fermant la main opposée à la jambe qui impulsionne.
Dans cette action si le cheval est dans l’équilibre, il est rassemblé, léger, la cavalière peut en dosant ses actions d’aides diagonales obtenir le piaffer et le passage.
2/à partir du moment où vous savez qu’un postérieur n’est plus en appui (dons en l’air) vous pouvez avec une action de jambe déplacer dans le rythme le postérieur latéralement, donc déplacé la hanche avec une grande facilité.
3/toujours à l’aide de l’oreille du périnée ressentir l’élasticité du paturon.
4/être à l’écoute de la face interne du genou pour sentir le déplacement du haut de l’omoplate (toujours d’après les cavaliers aveugles) pour permettre de sentir , ce qui lorsque le l’antérieur est en appui ou en l’air, ce qui va permettre à la cavalière d’effectuer une poussée avec la rêne en appui sur la face latérale de l’encolure (je n’ai pas parler de la rêne d’appui) et déplacer les épaules avec une grande facilité en croisant les antérieures.
QUELLES SONT LES QUALITÉS INTRINSÈQUES QUE DOIT POSSÉDER LA CAVALIÈRE POUR NE PAS ÊTRE SOURDE DES OREILLES DU PÉRINÉE ?
Avoir une grande sensibilité, qui peut se travailler au fil du temps, avec une position d’écuyer permanente, en recherchant constamment une décontraction de tout de tout le corps, ainsi qu’une concentration de votre sensibilité sur votre oreille du périnée.
Il est à noter qu’en dehors des aveugles, un certain nombre de cavaliers qui ne le sont pas, ont cette particularité sensitive qu’alors on appelle l’instinct.
Avec le temps et du travail travaille incessant votre esprit sera comme celui de l’instrument de l’instrumentiste, vous déchiffrerez la partition qu’est le dos du cheval, vos aides seront la main du violoniste qui tient l’archet alors vous ne serez plus cavalier (e) mais un(e) artiste.